231 Dimanche

Comme d’habitude, on ne peut pas encore en mesurer la portée,
il faudra du recul.
Nous sommes aux premières loges,
quelque chose se passe pour les femmes.

La cause des femmes se défend chaque jour,
mais elle avance par à coup,
aujourd’hui il n’y a pas de figure de proue,
ce sont les unes et les autres qui prennent la parole –
la possibilité de la solidarité de ce monde relié.

Les nonnes dénoncent les abus dont elles sont victimes,
les jeunes femmes ne se laissent plus faire,
les propos circulent.
Pour ma part, quelque chose a guéri en moi quand des mots ont été posés par d’autres femmes sur une sale expérience similaire.
Je portais ma réaction comme une faute jusqu’à ce que j’entende parler de la sidération.
Les paroles des unes libèrent les autres.
Libèrent tout le monde.
Si l’on considère bien sûr la corrélation entre la dignité des femmes et celle des hommes.

Rien n’est gagné, jamais,
en Argentine, au 21e siècle, on leur refuse le droit à l’avortement,
les femmes sont empêchées dans de nombreux pays,
dans toutes les religions.
Même dans l’esprit des femmes, il y a encore tant d’archaïsmes ancrés.
Mais ce sont soubresauts d’une domination agonisante,
les forces contraires se rassemblent.

On redécouvre les peintres féminines impressionnistes,
on rend justice à Lou Andréa-Salomé,
on enterre Simone Veil au Panthéon.

On relève les chiffres,
le pourcentage hommes/femmes des artistes dans la lumière,
de cette conscience
on sent le vent changer.
Il est possible par ce domaine,
qu’un jour la question ne se pose plus.

Multiples mouvements,
organisés ou en désordre,
collectifs, solitaires,
chacun a sa part,
chacune à la sienne.

Ce n’est jamais qu’un cap à tenir.