110

Je voudrais rendre au matin
toute la lumière
que je lui dois,
à la pluie d’été
un peu de sa
fraîcheur,

tendre au cerisier une main
nue, ouverte comme
une nuit d’avril,

au myosotis
tout le bleu des
regards,

je voudrais être l’ami
de ce qui m’est donné
chaque jour
à aimer.

[Jean-Christophe Ribeyre in Frères – Éditions Henry (via terre à ciel)]